Roumanie V

Mon côté people:
(enfin faut pas que ça se reproduise trop souvent non plus)
Lors de la fameuse réception dans un hôtel après le spectacle de danse.
Il fallait traverser deux rues pour s'y rendre mais un déluge nous a surpris. Tous les gens se sont agglutinés sous le tout petit porche du théâtre. Sans parapluie. Les femmes risquant d'abimer leur brushing.
Puis un homme a débarqué de nulle part armé d'une dizaine de parapluie qu'il a distribué.
Etant une assistée, je me fais abriter par mon rédacteur en chef (je trouve que cette phrase sonne tellement bien!)
Rien à faire. J'ai fait quand même tache en arrivant trempée avec mes tongs. Et bien sur, personne ne m'avait prévenue que tout un tas de photographe nous attendait de pieds fermes à l'entrée... -_-'
Tu vois Thomas, y'a pas que toi qui te fais photographier sur un tapis rouge!

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Roumanie - IV

Ma semaine toute seule s'achève bientôt. Il doit y avoir une distortion temporelle ici, ce n'est pas possible autrement, le temps passe tellement vite.

J'ai survécu. Malgré mon niveau de roumain. Malgré la chaleur.
Je n'aime pas parler du beau temps ("c'est l'angoisse du temps qui passe qui nous fait parler du temps qui fait" est devenu ma devise...) mais là c'est inévitable.

Climat tropical.
Je rentre dans l'appartement. Peau moite. Je range mes courses (surgelés déjà dégelés). Un CD de musique latine dans le lecteur puis un bruit étrange. Une averse, un orage grondant. Le bitume qui se refroidit, la chaleur en vapeur qui s'en échappe.
Affalée sur un fauteuil, je l'absorbe par tous les pores de la peau. Je me serai crue sous les Tropiques.
Et puis tout d'un coup, plus rien. Ciel bleu.

Le temps qui passe trop vite creuse les yeux aussi. Je ne fais jamais attention aux cernes habituellement mais là ils se voyent comme le nez au milieu de la figure (enfin, pas littéralement non plus)

21 juin: fête de la musique. Equation annuelle.
C'était devenu cyclique, un rituel, surtout avec Claire. Comme un repère pour mesurer le temps qu'on a passé toutes les deux d'une année sur l'autre.
Ma première à l'étranger.

Et puis, il y a elle.
J'utilise la boîte mail du journal. J'y fais donc des allers-retour constant alors pardonnez moi si mon oeil a été très vite attiré par un mail se nommant 'Alix' envoyé par ma belle-mère.
Comment ai-je pu croire qu'elle ait changé? Elle est la même et me considère toujours avec le même mépris (nuancé pour faire plaisir à mon père)
M'a cassé encore un peu de ma confiance en moi.

J'essaye de bosser aussi.
Des sujets que je n'ai jamais traités, dans le fond comme dans la forme. Je m'inquiéte toujours.
J'ai l'impression de ne pas pouvoir y montrer mes capacités ("vous n'auriez pas une ou deux critiques de films à me donner? ")
Le rédacteur me demande si ça va et je ne trouve comme réponse que mon sempiternel petit "oui".

Ce n'est pas moi. Je ne m'efface pas comme cela d'habitude.

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Roumanie III- Photos

Entre 3 mails (trop) polis que j'envoye à des gens (faussement) importants, je vous fais l'offrande de quelques photos...


La vue du balcon, que je prends sans cesse, de jours comme de nuit...



La lumière étrange dans les rues.



Le chien le plus triste du monde. Le regard vide, ne bougeant généralement que de 2 mètres par jour. Je ne prends plus que l'ascenceur maintenant, le croiser dans les escaliers me déprime.

Ces constructions instables, en face, dont on espionne les occupants à travers leurs fenêtres sans rideaux.

Le contraste toujours présent dans ce genre de ville.

D'un côté le samu social (photo prise pour un article) s'occupant des sans-abris

Et de l'autre, ce bar lounge/cinéma en plein air, l'Uranus, ghetto à français

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Roumanie- II

Fuiif, je crois que je vais difficilement pouvoir tenir le rythme d'un article par jour. Il s'est d'ailleurs passé tellement de choses en 3 jours.
Plus d'ordre chronologique pur (la mémoire ne l'est pas, on le sait bien maintenant^^), juste des bribes.



"Tu verras, Bucarest est la ville de l'imprévu. On ne sait jamais comment la journée va se terminer, où on sera à la fin de celle-ci" m'a dit le rédacteur en chef, homme dynamique qui avoue être resté coincé dans les années 60 et 70.

Effectivement, les imprévus se sont succédés. Je me laisse porter par les événements. C'est cela le bonheur des voyages. Le fil des rencontres aussi.

Je me suis, d'abord, retrouvée dans un cocktail chic qui suivait une représentation de danse contemporaine. Spectacle donné dans un tout petit théâtre moderne mais d'inspiration classique, coincé entre deux bâtiments massifs.

Cette ville enchaîne les contrastes. Il flotte dans l'air un air de changement permanent. Comme si la ville et ses habitants voulaient rattraper tout le retard qu'ils avaient pris ces dernières années, mais sans changer totalement leur habitudes non plus.

Et ce cocktail où j'avais encore un côté totalement décalée: trempée, en tongs au milieu de la population quasi-féminine branchée de Bucarest...Tant pis, faire mieux connaissance avec le rédacteur et un autre journaliste ( seuls hommes de la soirée. Et oui les spécimens mâââle roumains ne sont pas fana de danse^^)

Puis se retrouver au milieu d'une conversation totalement en roumain. Prendre cela comme un jeu en comprenant parfois quelques mots. Déceler le thème de la conversation.

Commencer à fréquenter toujours le même cercle de gens.

Rencontrer un charmant français. Etrange relation qui a commencé par la fin. Ou le milieu peut-être?

Sortir de la ville vendredi. Ville de Pitesti. A l'arrière d'un minuscule mini-bus, affronter l'averse quotidienne du soir. Mais c'est bien la philosophie roumaine: avancer quand même.

Prendre la voiture dimanche. Les fenêtres grandes ouvertes à cause de la chaleur (35 degrés et parait-il que ce n'est que le début!), le vent en pleine figure, la musique forte et se laisser à nouveau porter. Ces gitanes sur le bord des routes, ces carrioles surchargées. Fascinantes.

J'ai encore du mal avec la langue mais mon vocabulaire (pratique) s'agrandit. De toute façon, il faudra bien: je vais être toute seule pendant 3 jours, Marion partant en reportage. Aller faire des courses, prendre des taxis, aller au journal et recontacter quelques personnes.

Et récupérer mon sommeil. Les roumains sont un peu (trop?) fêtard.

Et puis toutes ces rues, merveilleuses pour errer. Elles s'enchainent dans tous les sens, jamais vides ou endormies. Vivant toujours pour rattraper leurs retards. Envie de m'y perdre avec mon appareil photo.
Se rappeller la phrase dans 'L'Auberge Espagnole': "Quand on arrive quelque part, les rues ne sont que des noms aux consonnances étranges. Et après, on aura vécu dans ces rues, on les aura emprunté dis fois, mille fois, on y aura des souvenirs et ces noms iront se ranger dans notre mémoire à coté d'autres noms familiers."

J'ai toujours peur de ne pas assurer pour le travail que l'on m'a donnée. C'est stressant. Mais, je me sens plus à l'aise, redevenant plus fidèle à moi-même....
Pas de nostalgie de la France (surtout vu les résultats législatifs...) mais de certaines personnes, n'ayant aucune de leur nouvelle...


Edit: je suis passé à un numéro de téléphone roumain alors si certaines personnes tentent de m'envoyer des messages (et uiii je ne desespère pas!), ils ne passeront pas tout de suite. Mais j'irai quelque fois vérifié mon numéro français. Il est quand même possible d'envoyer des messages normalement sur le numéro roumain. Je peux vous envoyer le numéro par mail.

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