Bulles, piétinements et imprévus

Hier soir a eu des airs de soirées bucarestoises.
C'est que j'en avais presque oublié les saveurs, dis donc.

'Society' qu'il chante Eddie Vedder

Chose promise, cause due.

Je me suis faufilée voir 'Into The Wild' de Sean PENN.

Le genre de film qui a un tout autre impact à la fin, lorsqu'on prend le soin de vous rappeller qu'il s'agit d'une histoire vraie.
Je me fais toujours avoir dans ces cas la. Cela me touche plus.
Me demande quels personnages ont été inventés. Quels sont ceux qui se sont retrouvés à l'écran, quelqu'un d'autre dans leur propre rôle.
Le personnage principal n'est alors plus seulement fait d'écran et de lumière. Il a vraiment pensé, agit, eut ce courage. Ce ne sont pas seulement des idées du réalisateur.

Le réalisateur alterne les moments de solitude de Christopher McCandless en Alaska et son cheminement sur les routes américaines.
C'est à ces rencontres imprévues sur son chemin que vont mes préférences. Il n'arrive pas à ne pas laisser de traces. Ces gens s'attachent tout de même à lui. De nouveaux parents, un nouveau grand-père, de nouveaux amis, cette toute jeune fille. Mais lui s'y refuse toujours.


Car au fond, la solitude n'est-elle pas égoïste?
Christopher veut vivre seul. Ne dépendre de personne. La liberté absolue. Aucun compte à rendre. Ce n'est rien d'autre que de la vanité. Vanité qu'il pourrai réussir à vivre seul au fond de cette nature. Nature qui le tuera.
Manque de lucidité peut-être finalement.
Certains ont considéré McCandless comme un nouveau vagabond céleste qui s’était brûlé les ailes en s’approchant trop près de sa pure vocation à vivre libre et sans entrave. D’autres l’ont vu simplement comme un gamin de riches, écervelé et crevant comme un chien faute d’avoir pris les précautions de base.
Et puis les touristes viennent maintenant, caméra à la main, faire des "pélerinages" dans le bus où il s'était réfugié.

La sagesse est venue trop tard.

Les belles émotions ne se vivent pas tout seul. D'ailleurs, rien ne semble faire plus plaisir à Christopher que de partager une vue, chanter en duo ou nager avec quelqu'un.
Au final, ce voyage l'amène non pas à l'écart de l'humanité mais vers elle.

Je pourrai difficilement partir en voyage toute seule. Personne à regarder avec un grand sourire quand vous allez bien.


Son idéal est beau, bien sur. Quitter l'hypocrisie, vivre sans besoin, sans consommation ambiante.
Se chercher lui-même.
Now, I’m walking into the wild.
Le bref retour à la ville semblera décalé, surfait.
Alors la nature devient le personnage principal, si on continue dans l'Utopie de Christopher. Elle envahit tout l'écran. (Il faisait presque froid dans la salle lors des paysages d'Alaska)
Mais le bouffe tout entier. Il s'y perd. A force de fuir.



Des légendes, des controverses trainent sur Christopher McCandless. (Il n'aurait pas vraiment bruler ses papiers, ni ses sous. Aurait eu une carte...)
Mais, cela ne concerne pas le film de Sean PENN. Qui s'identifie surement fortement à ce personnage.

Les routes font toujours envie.

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Phénoménologie

"Adulte, j'ai souvent connu ce désir particulier que le temps lègue au voyageur: l'envie de retourner sur un lieu, de retrouver intentionnellement ce qu'on avait rencontré par hasard, de s'approprier de nouveau ce sentiment de découverte. Parfois, on revient dans un endroit qui n'a rien de remarquable en lui-même - on y retourne simplement parce qu'on s'en souvient.

Et si l'on réussit à le retrouver, bien sur, tout a changé : la porte taillée grossièrement est toujours là, mais beaucoup plus petite que dans notre souvenir; le ciel est gris au lieu d'être lumineux; c'est l'automne et non plus le printemps; on est seul au lieu d'être accompagné de trois amis.

Un jeune voyageur ignore presque tout de ce phénomène."

'The historian'
de Elizabeth Kostova

Mon manteau cynique et moi, une fois n'est pas coutume

Fin des Réjouissances (enfin, un petit bonus track en fin de semaine quand même.)
Fin de la remise des prix donc:

-Partiel au sujet où y'a surement un piège vicieux et sadique, qu'évidemment personne n'a vu, car 30 min après son début, la salle est déjà quasi vide: Histoire de la presse
(7 petites questions perdues sur une feuille)

- Partiel au sujet qui montre bien que l'apprentissage d'une langue à la fac est une vaste blague:
Anglais, compréhension orale
(30 min, un reportage vidéo en anglais, 7 questions à répondre en français, une transcription, une restitution en français toujours, du vocabulaire. Du par coeur quoi.)

- Partiel au sujet démontrant la supériorité mentale du prof: Histoire des Idées
("En quel sens peut-on dire des Réformes protestantes qu'elles participent à un accroissement de la modernité?")
Le prof nous l'a d'ailleurs prouvé en direct: Des dizaines d'élèves, désirant fuir la salle d'examen, essayant de pousser une porte bloquée par une table. Décontenancés par la résistance s'opposant à
eux, ils se décident alors à aller se battre avec la porte d'à côté. Mais, T.W., doctorat en philosophie politique, lui, a une idée brillante qui révolutionne tout. Il pousse la table... Quel homme!

Voila après tant de débauches intelectuelles, ma vie reprend son cours.
Mon cerveau ne me servira donc, pendant une semaine, qu'aux choses suivantes:

-Décrypter des images, telles que celles présentées plus bas, et des sons projetés à grande vitesse sur un écran dans un salle obscure et vous faire part, sans aucun doute, de mes considérations profondes sur ces derniers




- Analyser des petits symboles et des photos imprimés sur du papier glacé (faut pas exagérer, j'ai toujours pas lu le Cosmo de janvier et je suis en retard de 2 téléramas)
- Essayer de tenir une conversation au vocabulaire varié avec la dame de la CAF qui a du, malencontreusement, oublié de me verser la quantité de sous qui m'est due
- Apprendre la gestion de ces fameux sous, bravement gagnés, en développant mon sens du commerce lors des soldes
- Faire ma mondaine en accompagnant Madlyne(qui se sera sorti de ses bouquins sur les os du crâne pour l'occasion) à un gala où une grande étude sociologique sera surement possible
- Assembler des petits éléments découpés afin de constituer un collage pour ma cousine de 7 ans
- Etablir un classement appréciatif au Blitz du demi-cerise et demi-citron

En bref, que du très intelectuel bien sur...

Tout cela en attendant, avec impatience et avidité, le torrent de savoir qu'annonce le deuxième semestre (enfin la semaine prochaine...)
T.W. nous assurant que le cosmopolitisme européen c'est absolument fantastique (et rigoler de la tête des 1ères années à son premier cours), des petits schémas à pleins de cases nous prouvant que tout être humain n'est qu'un système composé de output/input et des nouvelles théories de Durkheim. Mais aussi des cours sur l'histoire de la musique britannique ( "Des Beatles à Asian Dub Fondation")



(et pis aussi penser à souhaiter un merveilleux anniversaire à Sarah demain...)