Du jazz à 100 000 pulsations


Il est plus d'une heure du matin et pourtant il faut que j'écrive cet article ce soir (ce matin?).

Ce soir premier soir de bénévolat au Festival de jazz.
Salle Poirel. La salle aux vrais allures de salles de spectacle: moulures et fauteuils en velours rouge.

Mais je râle.
Je râle et je pense que j'ai toutes mes raisons pour.
Et ça continue ainsi longtemps.


Mais plus la soirée avance et plus son déroulement me rappelle pourquoi je suis là.

Je le fais pour ses quelques minutes volées. Celles au fond de la salle lorsque le concert a commencé. Les spectateurs vous tourne tous les dos et vous pouvez vous blottir dans un coin pour en profiter à votre tour.
Et ces quelques frissons.
Tigran Hamasyan. Un jeune prodige de 21 ans. La première fois qu'un pianiste me fait cet effet là. J'en frissonne réellement et je reste totalement hypnotisée par ces doigts que je ne vois pas sur le clavier.

Je le fais pour rencontrer toutes ces personnes qui travaillent sur le Festival. Comme J., la responsable des Cocktails, avec son foulard russe au tour du cou, qui nous ramène des petits fours. Ou G. prêt à composer tous les numéros de téléphone qu'on lui a donné pour comprendre le pourquoi du comment de cette organisation.

Et je le fais pour le moment où, une fois tous les spectateurs partis, toutes les affaires rangées, vous pouvez passer derrière. Passer les portes qui sont d'habitude condamnées. Découvrir les dédales des couloirs derrière la scène. Les gens n'arrêtent pas de s'y croiser et votre présence leurs semble tout à fait normal.
Sur scène, les musiciens remballent en regardant quelques uns qui se sont mis au piano.
Encore une fois, j'observe tout. D'un coin du premier balcon.

Je dois ramener la recette de la vente des CDs du soir aux artistes.
Un me demande si j'ai bien aimé. "Vous savez je ne l'ai entendu que de l'extérieur", ce à quoi il me tend son DVD et me dit "Tiens tu le découvriras de l'intérieur comme ça".
Ses musiciens l'encadre dans un joyeux bordel. Tout le monde parle avec tout le monde. Se félicite et s'en va boire une bière.
Puis je tends son petit carton au fameux pianiste. Je découvre enfin son visage. Un grand sourire accompagne son "thanks you". Et le carton lui échappe. Lui, si agile de ses mains sur les touches de son piano, renverse tout le contenu par terre. Et nous voila tous les deux à quatre pattes pour ramasser CDs et billets de banque.
Demain, c'est décidé, je file acheter son CD.

Même si les prochains soirs ne valent pas celui là, comment peut-on être blasé de tout ça au final?

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Concert A Emporter

Le site des Concerts A Emporter a déjà su développer un concept assez bien trouvé.

Une ville.
Un artiste.
Une chanson.
Un concert.

En mixant le tout, cela donne des artistes qui improvisent leur chanson en plein milieu d'une ville.

Mais quand j'ai vu ça.
Alela Diane à Notre Dame sur 'Tired Feet'


Tellement surréaliste.
Elle est là mais personne ne semble la voir.
Juste le vent et elle se sent plus à l'aise.
Et sa voix semble alors venir de très loin.

Et puis zut quoi! C'est juste magnifique.



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Euphorie, ivresse et après-coup

"Un jour on est allés trop loin, on s'est retrouvé à chercher 'bonheur' dans le 'Petit Robert', tout ça parce que je contestais qu'un coureur du Tour de France qui remporte l'épreuve de l'Alpe d'Huez puisse être 'heureux' : tenant compte de l'état physique du sportif après les vingt et un virages en épingle (...), les pulsations cardiaques et les intraveineuses que lui a envoyées le soigneur au départ de la course. Cela étant posé, je considère que les termes 'euphorie' ou 'ivresse' caractèrisent avec justesse l'état du coureur sur la ligne d'arrivée. Mais toi tu as invoqué la dimension spirituelle de la victoire, la satisfaction désincarnée qui sublime le corps meurtri du cycliste."
Boys, Boys, Boys de Joy SORMAN


Vous connaissez donc maintenant mon besoin de courir dans tous les sens, d'avoir toujours quelque chose à faire, quelqu'un à voir, et tant pis si c'est à deux points opposés.
Cette semaine, cela m'a joué des tours. Et mon moral a pris le même chemin. Très haut quand j'étais active. Et puis il suffisait d'une petite contrariété, quelque chose ne se passant pas comme prévu ou annulé pour que je sois en chute libre.
Je suis pas trop équilibré comme fille en fait. Plutôt un immense yoyo.

Toute la semaine accumulée s'est transformée en une dispute avec quelqu'un de cher dimanche.

Et si je me posais un peu cette semaine? Histoire d'éviter ce genre de bêtises.

Les choses n'ont pas le même aspect si on les regarde en s'arrêtant un peu.
Profiter de ce que j'ai déjà, sans en vouloir toujours plus. C'est une formule classique. Et pourtant négligée.

Finir le 1er tome de 'Millenium', finir 'Boys, Boys, Boys' de Joy Sorman (que je vous conseille tellement) sur lequel je dois faire une critique.
Commencer 'La Porte des Larmes' de Depardon, avant de rencontrer le monsieur à la fin du mois.
Savourer quelques Gossip Girl par exemple aussi.
Et voir tout ces gens qui décrochent toujours le téléphone au milieu de la nuit. Parce que c'est ton nom qui s'affiche et qu'ils se doutent de quelque chose. Pour te chuchoter des mots rassurants.
Et puis profiter un peu de Lui aussi.

Être excessive d'une autre manière.

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