Biélorussie et Indochine, tout d'abord

Parce qu'au final, ça fait longtemps que je n'ai pas parlé d'écrans noirs de par ici.
Petite revue de mes dernières bobines (en plusieurs fois) :

Les Insurgés de Edward Zwick
avec Daniel Craig et Jamie Bell

Je ne voulais tout d'abord pas y aller. La bande-annonce ne me tentait pas plus. Bande-annonce qui clamait en gros "La lutte suscite la fraternité" Phrase avec laquelle je suis ne pas terriblement d'accord. Et puis cette période de l'histoire me ferait presque peur. Histoires juives pendant la deuxième guerre mondiale. Je sais alors qu'inévitablement les images seront durs. Et j'ai eu assez de cours sur ce sujet, vu assez d'images d'archives pour ne pas avoir forcément envie d'en voir des nouvelles de fictions. Je me connais, je sais que tout de suite, mes yeux seront humides.
Mais j'y suis allée quand même, emmenée par A.
Et je me suis fait avoir. Mon problème dès que s'affiche "une histoire vraie" et que l'épilogue nous propose des images des vraies personnages.
Je me suis laissée totalement portée par le film. Qui est surement fait pour ça : relations entre frères, histoires d'amour, de courage, de foi, d'amitié, combats, suspens... Si la vie de ces "insurgés" a réellement ressemblé à ça, alors, j'aurai du pleurer encore plus...
Une scène me restera.
Allez-y rien que pour celle-là. Un montage alterné d'un mariage juif sur fond de musique yiddish avec celle d'un combat.
Classique mais efficace.
Par contre, le réalisateur avait il besoin de faire parler ses acteurs américains avec cet accent biélorusse? Comme s'il n'assumait pas totalement le fait d'avoir fait son film en anglais.



Un Barrage Contre Le Pacifique de Rithy Pan
avec Isabelle Huppert et Gaspard Ulliel



Juste parce que Marguerite Duras reste une référence pour moi. Que ce soit par ses mots et sa façon d'écrire. Ou pour ce qui m'a amené à les lire : le cinéma.
'Hiroshima Mon amour" de RESNAIS ou "L'Amant " de ANNAUD.
Je ne pouvais donc pas passer à côté d'une nouvelle tentative d'adaptation.
Et certes, le film n'est pas très fidèle textuellement au livre mais l'atmosphère.... Rhaaa l'atmosphère...
Le réalisateur est un documentariste et a réalisé de nombreux films sur son pays: le Cambodge.
Alors dans Un barrage Contre Le Pacifique tout y est. Les couleurs, les bruits, la population indochinoise.
Peu de dialogues mais les bruits semblent être toujours omniprésents. Le bruit de la pluie si important chez Duras par exemple (comme l'était celui de la rue dans "L'Amant")
On sent d'ailleurs la proximité avec ce dernier film. Les personnages se ressemblent étrangement et leur relation aussi. Le personnage de la mère à la limite de la folie, le frère "sauvage" et la jeune fille, double de Marguerite Duras. Même l'actrice lui ressemble. Même fraicheur, nez en trompette et air revêche.
Certains ont reproché à la mise en scène "d'avoir été faite par la costumière" tant on sent qu'un grand soin a été apporté aux costumes. Peut-être trop pour une famille qui est dans le besoin. Mais tant pis pour eux et tant mieux pour mes yeux qui s'en sont délectés.


(à suivre...^^)

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C. et Khadra

Photo : The Selby
C. m'en avait parlé depuis longtemps de cet auteur. De ce livre.
Et puis enfin elle me l'a prêté. J'ai regardé la couverture, lui ai promis d'en prendre grand soin et je l'ai mis dans mon sac sans l'ouvrir tout de suite, préférant le faire quand je pourrais tout de suite en lire l'intérieur.
"Ce que le jour doit à la nuit" de Yasmina KHADRA. Oran et l'Algérie coloniale.

Et puis j'ai découvert la toute première page où sont écrit quelques mots à la main :
"Pour la belle, la ravissante, la sublime C. Amicalement.
Yasmina Khadra"



Sure que je vais vraiment en prendre grand soin de ce livre. Il me semble prendre encore plus de valeur, d'un coup, en quelques mots.

Je l'ai fini, le livre. Et je vous conseille de faire pareil.
Le 'New York Times' dit de cet auteur qu'il "peut dire l'homme partout où il se trouve.", ses précédents livres ont été acclamé aussi. Et deux sont en adaptations cinématographiques.

"Née d'un besoin de séduire, Oran, c'était d'abord le chiqué. On l'appelait La Ville Américaine, et toutes les fantaisies du monde seyaient à ses états d'âme. Debout, sur une falaise, elle regardait la mer, faussement languissante, rappelant une belle captive guettant du haut de sa tour son prince charmant. Pourtant, Oran ne croyait pas trop au large, ni au prince charmant. Elle regardait la mer juste pour la tenir à distance. Le bonheur était en elle, et tout lui réussissait."

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Les bonnes ondes



J'aime arriver la toute première au studio radio le matin.

J'ouvre toutes les portes, allume toutes les lumières, prend le courrier, met en marche tous les ordinateurs. Il est (beaucoup trop) tôt. Environ 6h30 généralement.
A l'intérieur, il fait toujours extrêmement chaud, parfois trop. Je m'épluche alors de mon bonnet, de mes cinq écharpes et de mes quatre gilets (vous savez la température qu'il fait dehors lorsque vous mettez le nez dehors à cette heure-ci?).
Et puis je me cale dans un coin avec le journal du jour fraichement débarqué. Juste le journal et moi. Et la musique que émet, à ce moment là, la station.

Les autres finiront par arriver. Mais j'aime beaucoup ce petit moment. Juste avant.
Apaisant.

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