Vol AF 31498

Après la discussion "qu'est-ce que tu as mangé de plus étrange lors de tes voyages?" (le premier prix a été emporté par une boule chinoise gélatineuse fourrée à une sauce brunâtre particulièrement compacte), une petite nostalgie s'est installée.

Bientôt un an que je débarquai à Bucarest sans trop savoir vraiment où j'allais.
Puis, par la suite, sans vouloir en repartir. Jusqu'à repousser le retour 2 fois.
Ça a passé tellement vite que cela ne me semble pas lointain. Et il y a toujours des gens avec qui en parler.


En tout cas, aujourd'hui vous pouvez m'annoncer n'importe quoi, peu m'importe.
Je suis euphorique.
Mon billet d'avion pour Istanbul en poche.




Juste pour le plaisir

C'est con, je sais.

Mais il ne faut pas refouler trop vite la part d'Amélie Poulain cachée au fond de nos petits corps.
Et puis j'ai lu récemment, lors de mes lectures féminines de vacances, que c'est très bon pour le cerveau de faire des listes.
Le corps et l'esprit, que demander de plus?

Juste une petite liste des trucs qui sont tombés à pic pour me foutre un bon sourire sur le visage aujourd'hui. En ces périodes bientôt tendues de pré-partiels, on ne se les refuse pas.

Une odeur qui vient de loin.
En tant que grande collectionneuse (un psy vous direz surement que c'est dû à un frustration de mon enfance, hein...) de produits qui lavent et sentent le bonbon, le fruit ou tout autre arôme me permettant de croire que je me goinfre en même temps, les gels douche et shampoings s'entassent, se superposent et s'accumulent vite au bord de la baignoire. Parce que je me lasse vite et que j'ai envie toujours d'en tester des nouveaux, j'oublie les anciens (toute une théorie, je vous dis)
Aujourd'hui, j'ai pris un shampoing au hasard. A peine ouvert, l'odeur me rappelle quelque chose. Une odeur que j'ai senti régulièrement pendant un temps et à laquelle je m'étais habituée au point de ne plus la sentir sur moi.
C'est le shampoing avec lequel j'ai débarrassé mes cheveux pendant plus de 15 jours de la poussière de Shanghai, des pollens de la Grande Muraille, des odeurs du marché de Canton...
J'ai refait le voyage toute la journée, à chaque cheveu dans la figure.

Un mail inattendu.
Je suis plutôt blasée à chaque fois que j'ouvre ma boite mail. Je m'attends rarement à y trouver autre chose que la newsletter télérama, les dernières offres Somewhere, une 'notification' facebook ou les dernier vols et séjours proposés par une agence de voyages en ligne qui s'acharne régulièrement sur ma boite de réception.
Alors quand vous trouvez un mail qui n'entre dans une aucune de ces catégories, c'est un peu la fête à la maison!
Celui d'un photographe allemand dont j'ai découvert le travail récemment à travers un reportage qu'il avait fait à Istanbul. J'ai laissé un petit mot en anglais sur son travail, surement du genre 'j'aime beaucoup votre travail. Pas besoin de beaucoup de vos photos pour m'en convaincre. Allant à Istanbul bientôt, j'en suis d'autant plus sensible" Et puis au passage j'ai du me faire de la pub aussi, pour mes photos. Et je sais qu'il est passé. Vite, j'ai pensé sur le coup.
Et puis son mail en anglais dans ma boite genre "Prévu pour quand le séjour à Istanbul? J'y suis bientôt. Ça serait sympa de s'y croiser"



Le groupe de musique qui me manquait.
Comment pouvait-il me manquait alors que je ne le connaissais pas encore? Je sais pas vraiment, juste une évidence. Comment j'ai pu passer à côté pendant autant de temps? Alors que je me rappelle bien avoir croisé plusieurs fois la pochette de leur dernier album.
The Blonde Redhead.
C'est ce que vous écoutez depuis que vous avez commenceez à lire cet article si vous avez bien fait les choses...
Garance Doré en a fait un très bel article d'ailleurs (elle a un très beau blog tout simplement aussi).
Je suis un peu fan.

Hedi Slimane

Aujourd'hui, petit moment culture.
Culture que certains disent 'hype' mais ça c'est juste amplement discutable. Je pourrais même vous en faire un autre article.


Immense, merveilleux, gigantissime coup de cœur photographique.
Hedi Slimane. Un photographe français. A la base styliste pour des maisons de couture prestigieuse, il s'est aussi lancé dans la photo et est parti aux Etats-Unis.


Avec comme thème central, le milieu du rock et la jeunesse américaine.
Ces visages en gros plan.
En noir&blanc. Difficile alors de situer l'époque. Ces jeunes-là on aurait pu les rencontrer il y a 20 ans.
Des figures désabusées, ailleurs, seules dans le cadre, tournant parfois même le dos au photographe.
Euphories des concerts de rock et des soirées de jeunes adolescents.
Mais même en groupe, parfois isolés. Ou alors, seulement un personnage semble impliqué dans ce qu'il fait.





J'aime. C'est simple, concis, sans fioriture. Certaines photos sont clairement prises au flash. Mais le regard est là. L'ambiance aussi.
On croise quelques célébrités au milieu d'inconnus. Et on ne les remarque pas plus que certains portraits travaillés.
Dont une dont la présence récurrente n'est surement pas due au hasard... et d'autres qui ne sont pas sans évoquer le même univers.

Alors, je vous enjoins vivement, c'est même un ordre à ce stade, à aller faire un tour sur son site et son journal aussi.