Mes nouveaux amis, les Late Of The Pier


Je vous les avez promis (depuis longtemps, certes...) mais les voila...
Ma petite rencontre avec les Late Of The Pier.

C'est étrange l'Autre Canal vide. Les couloirs rouges sont désertiques.

Normal, il est 15h30 et les spectateurs ne viendront pas avant 21h acclamer les Late Of The Pier et les autres noms de la scène de l'électronique.

Et pour l'occasion, nous passons par la porte de derrière. Celle que l'on n'avait jamais remarqué auparavant. A l'étage, l'ambiance est beaucoup moins calme. Des gens s'affolent dans tous les sens et des journalistes attendent assis, bien disciplinés. On nous informe que le groupe des quatre anglais a été divisé en deux et répartis en des loges différentes.

Après quelques minutes à regarder nos pieds en tentant d'améliorer notre accent anglais, à nous la loge de droite. Des vêtements éparpillés partout, des boites de gâteaux entamées, on se croirait dans la chambre d'un adolescent. Il faut dire que les compères n'ont pas encore atteint la vingtaine! Et au milieu, Andrew et Samuel nous adressent de grands sourires. Le premier, les cheveux longs en bataille, habillé d'un étrange pantalon qui fera l'objet de railleries, est affaissé sur un des canapés. Il n'arrêtera jamais de bouger, se levant, s'asseyant, accompagnant ses propos de gesticulation. Samuel, lui, est assis bien droit, les jambes croisées, penché vers nous. On sent que sa coupe de cheveux a fait l'objet d'une attention toute particulière et d'ailleurs une brosse sera détectée un peu plus loin dans la pièce. Son attitude, très digne, malgré ses piques d'humour, restera la même durant 35 minutes. La rigueur anglaise peut-être.

Les questions s'enchaînent bien. On sent néanmoins qu'ils commencent à se lasser de ce jeu de vérité, nous sommes les dernières à passer. Et leurs réponses se font alors de moins en moins sérieuses, et nos questions de plus en plus détendues. Notre accent les fait rire. Les mots ne semblent pas les même dans notre bouche et dans la leur. Ils nous improvisent professeurs de français et traductrices de boite à gâteaux. On sait jamais si un des deux est allergique à un des composants.

Leur manager fait des aller-retours. La présence de cet homme à la

carrure plutôt impressionnante nous met un peu mal à l'aise au début. Nous rappelant ainsi le sérieux de l'exercice de l'interview. Surtout que cela fait maintenant plus de vingt minutes que nous sommes là. Nos prédécesseurs étaient ressortis au bout d'un quart d'heure.

Andrew nous parle de son admiration pour le groupe Metronomy et de ses inspirations musicales lorsque rentrent Ross et Potter. Les deux autres membres du groupe ne semblent alors pas le moins du monde se rendre compte de notre présence. Le premier se plonge dans un magazine tandis que l'autre part se laver les dents. La scène devient de plus en plus surréaliste alors qu'Andrew enchaine sur son rêve de la nuit dernière.

Au final, nous serons restées avec eux plus de trente-cinq minutes et parties de notre plein gré. Un peu gênées et un peu respectueuses. De leur manque de sommeil et de leur trac. Avec un peu plus d'audace, qui sait, dans leur excès permanent, peut-être nous auraient-ils invité à partager leur repas.

Ross aurait terminé de défiler dans ses plus belles tenues, Potter aurait continuer de nous commenter l'actualité récente. Nous aurions élargie notre culture musicale à coup de références d'Andrew et Sam aurait pu nous détailler ses peurs pour l'avenir du groupe.

Et l'enregistreur aurait continué à tourner...


Tant pis, nous retrouverons nos nouveaux amis sur scène...


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