Carnet de Voyage III- Istanbul


Istanbul reste une ville relativement schizophrène (comme l'était Bucarest sur d'autres points). Reste un mélange de "traditions" et de modernité. Mais pas dans les bâtiments, dans les gens.
Néanmoins, il est utile de jeter tous ses préjugés sur le pays à l'entrée. Ces idées préconçues qui de toutes façons ne s'avéreront pas vraie. J'en ai entendue des idées communes après mon retour. Du genre : "Ah bon, dans les bars ils vendent de l'alcool? C'est pas interdit?!" Et non, ce n'est pas interdit. La Turquie est une république laïque maintenant.

L'église de Sainte-Sophie m'a fait l'effet de sortir d'autres part. Rien que par son nom.
Et puis, j'avais tellement lue sur elle que des images s'étaient déjà inévitablement formées. Tant d'auteurs s'en sont servie comme décor de leur récit ou clef de leur intrigue. Je me rappelle de ce livre où l'héroïne découvrait l'église et en était totalement fascinée. Les descriptions y étaient très claires et précises. La clarté de l'endroit qui renferme des lieux plus sombres. La démesure des plafonds. Le calme.
Ce jour-là, ils avaient juste rajouté un échafaudage en bois (presque tressé) et l'habituel chat turc aux descriptions des livres.


Un bâtiment qui résume toute la Turquie de maintenant. Et pourtant construite vers 1400.
Un lieu passait de chrétien, à musulman. Un lieu purement esthétique maintenant.

La Mosquée Bleue possède une tout autre ambiance. Le lieu semble plus habité mais aussi calme. Le nombre de touristes est le même mais se mêle aux croyants venus prier. L'air est chargé de retenue et de respect. L'odeur de l'air est âcre par rapport aux autres lieux saints souvent saturés d'encens.
Malgré ça, le tout reste vivant. Quelques enfants se chargent de faire des acrobaties sur les sols-tapis hautement moelleux.
Le sol n'est pas vraiment un sol de toutes façons. On s'y assoit, on s'y couche.

Un lieu encore plus apaisant qu'un église (auxquelles je trouve au moins cette vertu)
Les femmes, de leur côté, s'étendaient par terre, les yeux fermés. Une, la tête parfois posée sur les genoux d'une autre qui la lui caressait, avait la même posture qu'un enfant. Sereine.

La Mosquée Bleue ne se visite pas vraiment. Bien sur vous faites la queue à l'entrée avec les autres touristes comme dans n'importe quel autre monument. Mais à la différence de Sainte Sophie, le tour en est vite fait, en terme spatial seulement.
Alors que Sainte-Sophie n'en finissait pas de nous surprendre en multipliant les couloirs, étages ou recoins, la Mosquée Bleue se parcourt rapidement du regard.

Assises, avec M., adossées à une des colonnes. Nous avons laissé le temps défilé quelques moments. Laissé défiler les gens. Observé plus attentivement certains.

Comme pour beaucoup d'autres lieux dans ce pays, il fallait s'en imprégner.

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