"Remember, remember, this is now and now and now..." *

Ça y est je suis rentrée. Le contenu des mes bagages vient juste d'être éparpillé un peu partout.
Beaucoup de choses à dire. Pas le courage maintenant. Et par la suite je ne sais pas si j'en dirai le quart. On verra.

J'aime les retours.
Pas le fait de partir. Pas celui de quitter l'endroit où on s'est plu pendant une durée.
Mais la déconnexion. Retrouver sa ville en étant encore complètement ailleurs. Ce décalage là. Et pas besoin d'être partie extrêmement loin.
Quand vous débarquez avec tous vos sacs, souvent bien fatigué, et que vous contemplez votre ville pendant quelques instants avec un regard extérieur.
Etre encore entre les deux. Pas totalement rentré dans votre tête.

Généralement pour moi ça se traduit par une coiffure encore plus échevelée que d'habitude, des fringues qui ne correspondent pas du tout au climat et/ou qui ne vont pas du tout ensemble (oui je sais, le chapeau en velours brun avec la tunique rayée, c'est pas transcendant, mais je ne pouvais pas le mettre dans la valise), une étrange démarche sous le poids des valises qui se renversent à chaque trottoir et les yeux mi-clôt du syndrome "les transports-ça-m'endort"

Mais mon regard reste détaché. Peu m'importe pendant ces moments ce que les gens autour peuvent penser de mon look "à la masse". Je ne suis pas encore "totalement déjà là".

Malheureusement, il faut revenir.
Retrouver sa ville mais pour mieux la quitter à nouveau.

Et ça risque d'arriver encore dans les 3 mois à venir (pour mon plus grand bonheur)
Des déconnexions nommées Istanbul, Bodrum, Montreal.


(*"... Live it, feel it cling to it"
Sylvia PLATH, 'Unabridged Journal')