Je suis toujours là sauf quand je me suis absentée

Y'a eu comme une ellipse par ici.
J'aurai pu poster avant mais j'ai eu besoin d'attendre que le net vienne ici (grâce aux yeux noirs, larmoyants pour l'occasion de Claire) pour me ressentir chez moi sur ses pages.

J' avais pensé à ne pas essayer de combler l'ellipse.
Pas de flashback. Pas de spectateur passif nous répéte t-on.

Mais je lui donnerai quelques pistes quand même. Je n'ai jamais aimé le vide.

Maintenant, j'habite au 2e étage. Mes pieds se posent sur du vrai parquet. Et parfois, la nuit, on peut entendre passer le dernier train. Si je baisse ma musique, je peux entendre ausi celle de Claire de l'autre côté de la cloison. Mais il me suffit de changer de pièce pour lui parler.

Changement de relation donc. Ca a été étrange, ne nous mentons pas. Ca a fait peur parfois.
Mais on commence à prendre le pli, non? (Claiiiiire, t'as encoore laissé un crayon de couleur sur le bord de la baignoire! / Oui, oui, un jour je débarasserai ma femme-en-papier-maché-à-trois-bras du coin droit du salon...)

J'ai eu peur du vide quelques temps. Me suis plainte de n'avoir que la fac. La fac comme but, comme projet. Et puis la fac a fermé un mois. Et puis je me suis retrouvée sans occupation de mes journées.
Après un mois intense aux NJP, l'inactivité m'a inquiétée. J'aime courir dans tous les sens. Et quand je ne fais rien, c'est seulement pour me reposer de tout ce que j'ai fait auparavant. Un cercle vicieux en fait. "J'suis excessive, j'aime quand ça désaxe, quand tout s'accélère, moi je reste relax" qu'elle chante Carla.

Alors j'ai nourris mon 'espace imaginaire', comme dirait mon prof de cinéma.

J'y ai mis deux individus s'aimant sur un comptoir de bar, derrière une vitrine, dans une Amérique remplie de jazz et de néons. Alors sont venues des envies de pâtisseries.Du coup j'ai redécouvert cet artiste-réalisateur. Et voue maintenant un 'culte' à ses asiatiques égarés, se frolant constamment. Je voudrais que mes photos se remplissent des mêmes couleurs.
Je nourris encore une plus grande affection pour les cafés et les hôtels.

Et pis d'autres personnages se sont croisés entre Istanbul et Berlin et m'ont rappelé que la proximité entre les gens se cultive. Même quand ils sont tout proches.
Mais aussi les rapports entre les cultures.

Il y a eu aussi ces images: lui, chantant dans la rue, elle le poursuivant, tirant son aspirateur derrière elle. Ou leur improvisation dans le magasin de musique."Il n'y a rien de plus beau que les frôlements" ai-je lu quelque part. Ces gens avec qui on fait un bout de chemin, que l'on promet de revoir et puis finalement...

La musique et les images se sont mêlées.
J'ai exploré la musique passée qui a rejoint celle d'aujourd'hui (grâce notamment à un cadeau de Noel en avance). Le folk a toujours bien collé à mes pas, je trouve. Et lui en a toujours pour moi l'exemple.
Et la musique s'est dégagée des images de l'écran. Elle s'est tourné vers Le couple mythique: l'Ex-Fan des Sixties et l'homme à la tête de Chou. Et puis Le fils de Père Fouettard.
Et Renan Luce. Y'a dans ses chansons comme des petits scénario. Il est pas le seul vous me direz. Mais le seul à qui j'aurai envie d'emprunter des bouts pour en réaliser un film.

Y'a eu des planches et des projecteurs. Des acteurs habités revisitant des classiques aussi. Mais je garde ça au chaud. Pour une prochaine fois.

Et j'ai recommencé à travailler. Un peu quand même. J'ai écrit à la façon de M. Duras. Et ai imaginé une rencontre amoureuse sur un marché chinois. Ca m'a fait du bien de prendre Littérature ce semestre.

Et puis la fac a rouvert.
Envie d'ingurgiter tant de choses. Mon cerveau semble vouloir rattraper un retard. (Saviez vous que selon Marcel Gauchet et Karl Jaspers, les Etats se seraient formés à partir du "tournant axial", laissant ainsi sur le bas coté leur ancienne conception du monde?")

Je ne me plains plus maintenant. Et je pense faire du bénévolat quelque part où on aurait besoin de moi. Les numéros sont en attente dans mon téléphone.

Hier soir, imprimée sur ma télé couleur, une femme aux multiples jupons fait entendre plus bruits qu'elle ne semble en produire. Le flamenco m'a toujours fasciné. Un homme l'a rejoint. Il ressemblait à Ovidiu.
C'est bien loin Bucarest. Mais des moments que je croyais oubliés reviennent quelque fois.
Le soir où on avait dansé le rock au milieu de la foule du bar. Celui de mon départ où on s'est dit au revcoir devant 2 militaires gardant un quelconque batiment officiel.
Tout d'un coup, ça me semble plus près.

La semaine dernière, j'ai vu un petit garçon attendre, près de la voie ferrée, le train pour lui faire coucou. Ca faisait rire les passants. Mais les gens du train ne l'ont surement pas vus.

Y'a cette citation de '2046' (qui colle très bien avec la musique qui se fait pour l'occasion un peu mélancolique dans ma lecture aléatoire)
" Il se retourna et s'éloigna. Il eut l'impression de monter dans un train sans fin vers un futur brumeux et incertain"

Ceci fut une note lyrique et ludique (retrouvez les films collant aux imaages!! Youhouu! c'est pas trop dur, peut-être seul un vous posera problème, et encore...)

Fin du Flashback.

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