Une utilité publique

'Les Témoins '
de André TECHINE

avec Emmanuelle Béart, Michel Blanc, Sami Bouajila, Julie Depardieu et Johan Libéreau




Oui, pour ce film, il faut que je vous embete avec le nom de tous les acteurs, le nom de tous les personnages principaux. Il sont tous importants. Se croisent sans cesse, traversent différentes saisons pour finir par voir tous leurs vies se croiser.

Il y a des films comme ça qu'on pourrait juger d'utilité publique tout simplement parce qu'il serait utile à toute personne de s'en imprégner, d'en ressortir (au moins un minimum) pertubé par le sujet.
L'histoire est simple, Le sujet que l'on connait d'avance tarde à venir pour surprendre encore plus: l'arrivée du sida dans les année 80 et sa propagation soudaine.

C'est à travers le personnage de MANU, jeune homme homosexuel, débarquant à Paris pour voir sa soeur, apprentie chanteuse lyrique, que TECHINE noue son intrigue.

Oui, on pourrait d'abord percevoir ce film comme n'importe quelle tragédie. Après "Les Beaux Jours" (le film est divisée sous forme de trois chapitres), les choses s'accélérent et arrive le temps de "La Guerre". Bons chronologiques, ellipses et surtout vitesse de la propagation dans le corps de MANU. Vitesse aussi de son isolement mais omniprésence du personnage dans l'esprit des autres.
Car bien que MANU soit celui par qui, on pourrait le dire comme cela, tout arrive, il n'y a néanmoins aucun personnage principal dans le film.

"Le centre de l'histoire se déplace tout le temps, comme la vie" dit SARAH (Emmanuelle BEART).

Et ce sont ces questions de vitesse que l'on se pose à la sortie du film. A quelle vitesse doit-on vivre sa vie? Prendre le temps? Ou en savourer le maximum le plus vite possible?
C'est en ça que ce film ne tourne pas à la tragédie.



"A l'instar des personnages, le film tâche de lutter contre les ténébres, de donner du sens et luminosité à l'expérience humaine" me confirme un ami de chez TELERAMA.

"Une apologie du désir du bonheur" en dit un autre.

Leurs mots sont plus justes que les miens.


Ressortir. Etre heureux qu'un tel film ait été fait.
L'engagement personnel et collectif, la place des autres dans notre vie, l'attirance et l'affection. Se rendre compte qu'on n'imaginait pas vraiment cette maladie de la sorte.
Oui, un film sur le deuil optimiste, étrange non?

Alors respirer un grand coup et marcher d'un bon pas.

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