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Babel

d'Alejandro GONZALEZ INARRITU

"Aucun de vos voisins, même si vous allez voir le film avec des proches, ne verra le même Babel que vous et, ça, ça vaut tout l'or du monde..." Le journal BRAZIL

Voilà par quoi j'aimerai commencer pour parler de ce film. Pourtant selon le réalisateur "chacun de nous parle sa propre langue, différente des autres, mais nous partageons tous la même structure spirituelle". Alors pourquoi ces visions différentes? Il me semble que c'est parce que chacun s'attache à une des 3 histoires proposées. Il y en a pour tout le monde, selon sa situation, sa condition, son expérience passée. En cela, le réalisateur a totalement réussi son film. La portée universelle, il l'a trouvée.

Un seul élément pertubateur, un fusil (y'aurait sûrement une symbolique à analyser la dessous mais passons^^) Ce fusil donné par un homme d'affaire japonais à un marocain en signe d'amitié, ce fusil utilisé par deux enfants marocains qui par défi tirent sur un bus de touristes américains, ce fusil dont la balle touche la femme d'un couple américain en crise, l'empêchant de rentrer, pertubant alors le quotidien de la nourrice mexicaine s'occupant de leurs enfants.


Evidemment ce sont les pays pauvres qui trinquent. Pourquoi la nourrice mexicaine n'avait-elle pas été engagé légalement? Pourquoi l'américain ne comprend t-il pas qu'il n'a pas besoin de payer l'aide que son guide lui apportée?

Le réalisateur nous montre ainsi un monde bien sombre. Les pays du Nord (les USA et le Japon), riches, ont une fin heureuse, ceux du Sud (Mexique et Maroc) malheureusement se trouvent bouleversés définitivement à cause de l'incursion de Japonais et d'américains dans leurs quotidiens. Plane donc l'évidente et effrayante certitude que chacun de nos actes, aussi insignifiant, aussi gratuit soit-il, ne peut que rejaillir sur la cohésion du monde.

Notre époque est marquée par l'avénement de nouveaux moyens de communication mais pourtant c'est un manque de communication qui est à l'origine de tout ces événements.Les seules fois où cette communication est établie, les personnages gardent pour eux leurs confidences (le papier plié de Cheiko) ou se comprennent au delà de la parole.


La bande-annonce du film disait "Pour vous faire comprendre, écoutez". Il suffit de garder cette phrase à l'esprit tout au long du film.

Enfin, bien sur, on pourrait parlé aussi de la perfomance de Brad PITT, de la révélation de certains acteurs,du prix de la mise en scène totalement justifié à Cannes, de certaines scènes d'un esthétisme époustouflants...
Mais j'avais surtout besoin de m'attarder sur le côté humain du film ( que j'ai seulement survolé ici)

A l'image de son héroine japonaise, on ressort du film totalement muets. Abasourdis pour un petit moment. Broyés de cette vision du monde qu'on sait vraie en fin de compte.

Y'a qu'un mexicain pour faire un film comme ça...

(et puis après, vous enchainez sur les aventures de Carter au Darfour dans Urgences pour maintenir le ton.)

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4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Ahahah!!tu as été voir Babel!!génial n'est ce pas?! surtout se pantalon moulant que porte...lol(devine qui??^^)
n'empçeche, je ne suis plus sur de vouloire aller au japon moi maintenant!!!

lundi, 20 novembre, 2006  
Anonymous Anonyme said...

aaah je l'attendais cet article :)
Tu devrais écrire les critiques pour les Inrocks !

lundi, 20 novembre, 2006  
Blogger Alix* said...

Luciole> tu peux d'ailleurs constater que j'ai essayer de maitriser mes ardeurs dans l'article en justement ne l'évoquant pas...^^


Claire> Halala comment ils ont pu écrire une telle critique!
Au fait faut qu'on fasse gaffe, parce que les bobos ils lisent Les Inrocks et Télérama selon un certain R*****...

lundi, 20 novembre, 2006  
Anonymous Anonyme said...

à écouter absolument, la Bande Originale, Gustavo.S. , 'Deportation' ...

a creuver c'te musique... a creuver...

jeudi, 24 mai, 2007  

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